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Nommé le "grand hiver" , l'hiver 1709 fut l'un des plus rigoureux de ces
derniers siècles . Il devint sans doute l'évènement
le plus longuement décrit dans les registres et introduisit , pour un bon nombre
de curés , l'habitude de noter les faits importants dans leurs registres " ad
perpetuam rei memoriam" ( "pour la mémoire perpétuelle" ) .
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La
mention du curé de Lochieu (Ain) en 1709 constitue un
résumé bref et clair de la situation :
" Le six janvier mil sept cent neuf le grand froid arrivat Encore plus courte fut la mention du curé de Baillé (Sarthe) :
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![]()
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Les mois de novembre
et de décembre 1708 furent en partie doux , humide et avec du
brouillard. Durant l'hiver
1708-1709 , la France connut 7 vagues de froid
polaire , dont la 5e, la plus extrême , dura du 5 janvier jusqu'au
10 février 1709. (1) La plupart des témoignages déclarent que la vague de froid commença exactement le 6 janvier , jour d' Epiphanie, accompagnée d'une bise violente qui accentua l'impression de froid. Les températures relevées à cette époque ne laissent aucun doute sur la rigueur et longueur de cet hiver . (2)
(1)Abrégé d'histoire du climat : Du Moyen Age à nos jours par
Emmanuel Le Roy |
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Aucun curé ne
mentionne la température qu'il faisait alors, mais certaines
descriptions en sont assez représentatives :
" Le cinquieme janvier de lannée mil
sept cent neuf veille des Roys s'éleva " Cette année 1709 l'hiver a ete si
rigoureux Mais pour la plupart , aucun
autre hiver dont la mémoire humaine pouvait se souvenir n'équivalait
en longueur et en froid. |
![]() Ad69 Chasselay BMS 1709 49GG2 vue9 |
L'énumération de
tous les végétaux détruits est longue : Les arbres se fendent
sous l'effet du gel ,
les fruitiers, les noyers , les vignes et les chênes gèlent .
Les grains de froments, blé et seigles sont détruits par le froid.
" Pendant ce froid , les arbres se fendaient avec grand bruit, et l'on pouvait entendre beaucoup d'autres choses qu'il est triste d'énumérer " (Paroisse de Leyment (01) ) "On n'avoit jamais ouy dire ny lu dans aucune histoire que les blés gelassent et morassent en terre" (paroisse de Chasselay (69) ) Les dégâts semblaient si
considérables que le curé de Courceboeuf (72) en exagère un
peu la description : " On trouvait (...) les betes et les hommes morts en les chemins de froid " (paroisse de Malicorne (72)) " ce froid fut si violent qu'il desola toute la nature, car outre plusieurs personnes qui en moururent il perit quantité de bestiaux dans les escuries , plus de la moitié des animaux et des oiseaux à la campagne, des poissons dans les rivières et dans les étangs (...) " (paroisse d'Asquin (89)) " on a trouvé même des hommes,
des femmes, des enfants morts qui avoient été saisis par le froid
" (paroisse de Lain (89)) |
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Le froid extrême
engendre aussi des difficultés quotidiennes, puisque par exemple,
les corps ne peuvent être inhumés dans le sol trop dur à creuser .
Ainsi , dans la commune de Nogent-sur-Eure (Eure-et-Loir) , le 25 janvier 1709, le corps de Mathurin Caille est enterré "sous le chapiteau attendu la rigueur de la gelée qui n'a pus permis de fouir la terre dans le cimetière " Ad28 Nogent-sur-Eure BMS 1693-1747 vue105
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Description très précise de l'hiver 1709
"Nous voici par la grâce de Dieu à la fin d'une |
L'hiver 1709 dans la paroisse d'Asquins (Yonne) "après avoir fait un temps très |
L'hiver 1709 à
Chasselay (Rhône)
" Ad perpetuam rey memorium |
L'hiver 1709 à Leyment (Ain)
"Hiver
de l'an 1709 |
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